mardi 17 mai 2011

Pauvre petit bonhomme

Rendez-vous compte, DSK a été mis dans un endroit où il y a «de nombreuses portes à barreaux, très lourdes, qui font du bruit chaque fois qu'on les ouvre ou qu'on les ferme». Pire, un endroit «surpeuplé» où la nourriture «est horrible»! Un lieu malfamé, car figurez vous que les pensionnaires ont quelques incertitudes à propos de leur avenir, et même que «l'incertitude génère de la tension». Dans ce lieu sordide, l'extinction des feux interviendra pour lui comme pour les autres à 23h. Comble de la torture, trois visites seulement par semaine sont autorisées en plus de celles de ses avocats, ainsi que pas plus d'une heure d'exercice par jour.

Que des choses incroyables pour DSK et son avocat. En fait, c'est fou, ils viennent de découvrir une prison. Avant, ils savaient pas.


PS (ah ah): rassurez-vous, il a quand même un petit traitement de faveur. En tout cas c'est amusant, cette prison de "très mauvaise réputation" ressemble à la description d'une prison française lambda.

samedi 10 juillet 2010

Comment être à côté de la plaque...

Suivez donc le modèle de Christine Delphy.

Je viens de lire un de ses article assez ahurissant, où je ne crois pas avoir déceler un seul passage un tant soit peu crédible. C'est ici: http://lmsi.net/spip.php?article1068

Ainsi, notre État bienveillant serait dirigé par des "laïcards" (j'aimerais savoir de qui elle parle) qui en fait seraient des athées acharnés, ayant la volonté d'interdire à quiconque d'exprimer publiquement sa religion. Que certains laïcards soient des racistes déguisés (ou des cathos déguisés), j'en conviens et surtout en ce moment où ce sont quand même bizarrement souvent les mêmes qui prennent dans la gueule. Mais ce n'est pas le propos de l'article en question puisqu'apparemment les religions seraient sur un pied d'égalité en France et n'auraient qu'un ennemi très intolérant: les athées.

C'est d'abord amusant, chez Christine Delphy, cette façon de mélanger croyance personnelle (en un dieu, les martiens ou je ne sais quoi) et religion. Pour moi la différence est clair: un individu peut croire ce qu'il veut, mais les religions et leurs clergés constituent des forces politiques qu'il convient de combattre, si on se place d'un point de vue a minima socialiste (s'il faut préciser, pas socialiste du PS). Et je rajouterais que l'athéisme n'est sûrement pas une religion puisqu'il n'y a pas de croyance (l'athée ne croit pas, il constate juste que dieu est une invention humaine et n'a pas d'existence matérielle).

Il faudrait par ailleurs rappeler à Christine que la séparation de l'Église et de l'État n'est point achevée en Alsace, ce qui remet tout de même un peu en cause la thèse d'un pouvoir athéiste... Certes, l'article date de 2007, mais puisqu'il est publié à nouveau dans son dernier ouvrage, il faut croire que les événements de ces dernières années n'ont pas troublé la féministe. À vrai dire, il n'y a rien eu de bien nouveau avec Sarkozy, mais le style "bulldozer" a quand même le mérite (ou devrait l'avoir) de faire un peu ouvrir les yeux sur la réalité des relations entre État et religions (florilège ici: http://www.atheisme.org/sarkozy.html).

Il est clair que l'État a besoin des religions, et surtout a besoin d'exercer un certain contrôle (puisque je le rappelle, ce sont des forces politiques) sur elles. Tout comme les syndicats, certaines religions (ou plutôt certains courants religieux) sont désignés par le pouvoir comme fréquentables tandis qu'on en écarte d'autres. Alors que la religion est un outil de contrôle social réactionnaire et anti-scientifique, l'athéisme ou l'agnosticisme, la non-adhésion à une religion sont des vecteurs d'émancipation et ne sont jamais explicitement encouragés par l'État, quel qu'il soit. Qu'une féministe soit aussi tolérante envers les religions tout en plaçant les athées du mauvais côté de la barrière, cela en dit long sur l'état idéologique d'une certaine gauche.

dimanche 28 février 2010

Selon que vous serez opposant Cubain ou Colombien, le Monde Diplo causera de vous... ou pas.

Formidable article plein d'hypocrisie publié dans le Monde Diplomatique de février, qui nous explique que la mort d'un opposant politique cubain, suite à une grève de la faim, n'est pas une chose bien grave par rapport à ce que subissent les militants Colombiens ou Honduriens. Ainsi, Maurice Lemoine, rédacteur en chef et auteur de l'article, reprend là un argument éculé des réactionnaires qu'on peut traduire de manière triviale par: "de quoi vous plaignez-vous? Il y a bien pire ailleurs non?".

C'est d'autant plus ahurissant qu'on s'abstient bien de nous détailler l'affaire. Il est vrai qu'après tout, si l'on en croit Maurice, la presse internationale (à laquelle manifestement ne semble pas appartenir le Monde Diplomatique) a évoqué le sujet de long en large... Il faudrait peut-être que cela leur vienne à l'esprit au Monde Diplo: un journal qui prétend être du côté des opprimés peut très bien défendre les opposants Colombiens ou Honduriens sans occulter les Cubains. Certes, rien de bien nouveau sous le soleil, mais il faut croire que le bon vieux communisme à papa est toujours assez bien vu par les amis de l'ancien journal d'Ignacio...

http://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2010-02-26-Cuba-Colombie

samedi 16 janvier 2010

Y a bon le Courrier de l'Ouest!

Le Courrier de l'Ouest n'aime pas les "anti-viande" et le fait bien savoir
(avec le soutien des éleveurs de bœufs)

Heureusement que la presse quotidienne régionale (PQR) est là pour nous rappeler que, tout de même, les "vrais" journaux, ceux faits avec du papier et de la pub, nous racontent autre chose que les niaiseries d'internet. Et surtout, on s'aperçoit que la liberté de ton y est totale. Tenez, prenons l'édition du mardi 12 janvier 2010 du Courrier de l'Ouest, magnifique journal du Maine et Loire, propriété du non moins formidable Ouest France.

Une des plus belles plumes du journal, Didier Paillat, nous explique ainsi sous un titre délicat ("Y a bon, bourguignon!") que bien manger c'est, "bien sûr", manger du bœuf. Car c'est une bien bonne idée, pardon, une "bov'idée" (rires), que les éleveurs de bœufs ont eu là: faire manger de leur barbaque aux lycéens. En effet, "sommes nous prêts à manger de l'herbe?" se demande un éleveur intégriste face aux accusations des "anti-viandes". Didier Paillat souligne avec beaucoup de malice que quand les "anti-viande" dénoncent les effets polluants de l'élevage animal, c'est qu'en plus d'en avoir manger, ils en ont fumé, de l'herbe (rires à nouveau).

C'est que, voyez-vous, ces donneurs de leçons végétariens ne sont pas les "payeurs", comprendre que l'industrie de la viande, c'est du fric et on n'y touche pas, que Didier Paillat et ses copains éleveurs veillent au grain, s'il le faut en racontant n'importe quoi. Alors "en attendant", les 800 lycéens ont "beaucoup aimé" le bœuf qu'on leur a servi et le lecteur, on l'espère, a bien ingurgité le message.